En ce 8 mars 2025, l’ONU dénombre 51 conflits dans le monde, donc 51 lieux dans ce monde où les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables, 51 lieux sur cette terre où elles sont plus exposées que les hommes aux violences sexistes et sexuelles, 51 lieux sur terre où elles seront prises au piège par manque de moyens, de soutiens, pour s’enfuir et quitter les zones de guerre. Elles resteront avec les enfants sous les bombes et face aux exactions. Nos premières pensées vont aux femmes et aux enfants des territoires en guerre.
Le contexte géopolitique, mais aussi les contextes nationaux, sont troublés par le risque d’une guerre mondiale qui doit nous rappeler dans quelles conditions a été créée la Journée internationale des droits des femmes, il y a 115 ans par Clara Zetkin, la socialiste, la pacifiste, la suffragette, la féministe à l’aube de la Première Guerre mondiale. Jamais une guerre en Europe n’a été aussi proche de nous depuis 1945 et les mêmes effets semblent nous emmener sur les mêmes chemins. La montée des idées d’extrêmes droites et leur élection à la tête des Etats-Unis et de plusieurs pays européens fait craindre le pire notamment aux femmes. Femmes solidaires issu des comités féminins de la Résistance, association féministe, laïque et pacifique se positionne du côté de la paix et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Au nom de postures politiques extrémistes et religieuses, les droits fondamentaux des femmes sont remis en cause dans les systèmes totalitaires d’extrême droite et/ou religieux. De plus, ceux et celles qui normalement défendent ces droits ont tendance aujourd’hui à les relayer au second plan derrière des considérations idéologiques radicales, religieuses, culturelles et/ou économiques.
Devant cette perte totale de boussole de certains mouvements et partis politiques, notamment à gauche, il est nécessaire de rappeler en ce 8 mars qu’être féministe n’est pas un combat fourre-tout. Le féminisme est d’abord un changement de paradigme par la remise en cause des pouvoirs politiques et/ou religieux de la domination patriarcale et la lutte acharnée contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes et aux enfants.
Être féministe c’est :
- Défendre sans réserve le droit des femmes à disposer de leurs corps.
- Considérer l’universalité des droits comme fondamentale.
- Dénoncer sans réserve toutes les violences faites aux femmes d’où qu’elles viennent quelques soient les auteurs de ces violences et leurs engagements. Rien ne saurait justifier ces violences, ni les conflits territoriaux, ni la colonisation, ni l’Histoire des peuples, certainement pas les guerres ni le désir de vengeance des fanatiques.
- Refuser en toute circonstance la marchandisation du corps des femmes et des enfants organisée par le système prostitutionnel et la pornographie.
- C’est être pour une plus juste répartition des richesses dans notre monde et contre la féminisation de la pauvreté dans le cadre de projets de développement durable éthique et écologique.
- C’est favoriser la présence des femmes dans l’espace public, dans les lieux de décisions et les institutions civiles et politiques notamment dans les processus de paix avec le respect de la résolution 1325 dont nous fêtons les 25 ans.
- C’est être solidaires de toutes les femmes du monde quelque soit leur histoire et leur nationalité.
- C’est être solidaires de toutes les personnes LGBTQ+ tout en ne gommant pas la classe femme dans le combat pour l’égalité des droits. Car c’est ensemble, solidaires que nous combattrons efficacement le patriarcat quelque soit notre identité de sexe ou de genre.
Le féminisme n’est pas seulement un combat pour l’égalité il est un combat pour la liberté, la sororité et la sécurité physique et psychique de chacune. Il ne saurait aujourd’hui encourager la violence et l’exclusion.
Paris, le 8 mars 2025
Contact : 01.40.01.90.90