Arrestations arbitraires des civils et répression à l’encontre des femmes: Que cesse l’impunité !

Communiqué de presse
Fait à Paris le 14 octobre 2015

République de Djibouti Arrestations arbitraires des civils et répression à l’encontre des femmes.
Que cesse l’impunité !

Le cycle de la répression a repris depuis le 3 octobre, en République de Djibouti.

Une trentaine de personnes ont été arrêtées dans les districts de Tadjourah et d’Obock ainsi que dans la capitale, leur seul crime est d’avoir des liens de parenté avec les membres de l’organisation FRUD (Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie).

Une quinzaine de femmes se trouvent parmi les personnes arrêtées :
Fatouma Chehem Ali, mère de 10 enfants, dont le premier mari a été assassiné par les militaires en 1994, soeur d’un dirigeant du FRUD ;
Ouma Mohamed Deberkeleh, épouse d’un membre du FRUD ;
Ouma Haroun Aboubaker , soeur d’un militant du FRUD;
Hasna Mohamed Daoud, cousine d’un dirigeant du FRUD;
Assia Houmed Aras, cousine d’un membre du FRUD ….

Femmes solidaires, aux côtés des femmes Djiboutiennes depuis de très nombreuses années a toujours exprimé sa solidarité avec leurs luttes contre toutes les violences qui leur sont faites, et particulièrement contre les viols massifs commis par les soldats djiboutiens au Nord du pays. Femmes solidaires condamne fermement toutes les arrestations et particulièrement les arrestations scandaleuses des femmes en raison de leur lien familial avec les membres de l’organisation FRUD (Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie). Ces exactions sont d’autant plus inadmissibles qu’elles continuent depuis des années en toute impunité, vecteur essentiel des récidives. L’association demande la protection des civils notamment Afar, persécutés quotidiennement à Djibouti, et plus particulièrement des femmes Afar cibles privilégiées des exactions l’armée djiboutienne.

Femmes solidaires demande l’application de la CEDAW, Convention sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, des Nations-Unies qui établit en son article 4.c que les États ont le devoir d’« agir avec la diligence voulue pour prévenir les actes de violence à l’égard des femmes, enquêter sur ces actes et les punir conformément à la législation nationale, qu’ils soient perpétrés par l’État ou par des personnes privées. ». Pour mémoire, Djibouti a ratifié cette Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), le 31 octobre 1994 ainsi que son Protocole facultatif le 2 février 2005. Femmes solidaires demande aussi la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées arbitrairement, des prisonniers politiques et notamment de Mohamed Ahmed Dit Jabha.

Femmes solidaires interpelle :
• le gouvernement français, militairement présent à Djibouti, pour qu’il pèse de tout son poids diplomatique pour faire cesser les arrestations arbitraires et tortures des civils et les viols à l’encontre des femmes et que justice soit faite.
• l’Union européenne, soutien économique important de la République de Djibouti, pour qu’elle fasse pression sur le régime de Djibouti afin de respecter les droits humains et surtout assurer la protection des femmes sans défense et de faire respecter la CEDAW.

Femmes solidaires condamne fermement ces arrestations arbitraires et exige la libération immédiate et sans condition des prisonniè-res à Djibouti.

Sabine Salmon, Présidente Nationale de Femmes solidaires

Contact presse femmes.solidaires@wanadoo.fr 01.40.01.90.90