Gilets Jaunes, féministes, militantes… la précarité est une violence faite aux femmes

Femmes solidaires est un mouvement féministe, d’éducation populaire et laïque. Militantes, engagées dans 190 antennes et associations, nous vivons dans des contextes géographiques et économiques très différents, mais partout la pauvreté est très présente. Certaines d’entre nous connaissent des situations de grande précarité, accompagnons au quotidien des femmes dans leurs parcours. Nous savons donc à quel point il est de plus en plus difficile d’accéder à une insertion sociale et professionnelle, tant les freins sont nombreux et grands, tant les injustices sont de plus en plus prégnantes, à en devenir insupportables. C’est pourquoi nous comprenons la colère qui s’exprime actuellement.

Rappelons que les femmes représentent 82% des familles monoparentales. En 2018, 30,7% des femmes travaillaient à temps partiel contre 7,8% des hommes (Ministère du Travail). 9,4% des femmes étaient au chômage en France en 2017. Ces situations créent des difficultés d’accès au logement, à la santé, à l’éducation, mais aussi à la culture, de plus en plus considérée comme un luxe. Femmes solidaires refuse le discours de culpabilisation et de marginalisation de la population pauvre et précaire qui n’est pas responsable de cette situation. Depuis des décennies, l’Etat se désengage en matière de services publics au prétexte du déficit public. Comment payer des frais de garde pour chercher un emploi lorsque l’on est chômeuse ? Comment se déplacer quand les transports sont réduits voire inexistants dans les zones rurales pour accéder aux services publics de la santé, justice, etc., et que les tribunaux, les hôpitaux, les maternités, les centre IVG de proximité ferment ? Où est l’égalité d’accès aux droits sociaux quand les inégalités territoriales frappent encore les plus précaires ?Retour ligne automatique
Pour toutes ces raisons, des femmes se mobilisent aujourd’hui sur l’ensemble du territoire national pour exiger des conditions de vies plus dignes et une meilleure représentativité de nos institutions.

Le mouvement actuel des Gilets Jaunes reflète une réalité que nous dénonçons depuis notre création en 1945 : la pauvreté est une violence. La meilleure façon de remédier aux inégalités sociales et territoriales, et notamment à l’inégalité femmes/hommes, est de s’attaquer à leurs causes. Il s’agit de garantir à toutes les populations des seuils décents de rémunération, de pensions et de prestations sociales pour prévenir de façon efficace et durable les situations de précarité, d’exclusion sociale qui touchent en premier lieu les femmes.

Notre force et nos engagements se subliment dans l’action pacifiste et solidaire.

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