ICAN: 70 ans après Hiroshima, parvenir à l’interdiction et à l’élimination des armes nucléaires est une urgence

70 ans après Hiroshima, parvenir à l’interdiction et à l’élimination des armes nucléaires est une urgence

Il y a 70 ans aujourd’hui, la ville d’Hiroshima était complètement détruite par une seule bombe atomique. 3 jours plus tard, Nagasaki subissait le même sort. Plus de 200 000 personnes, en très grande majorité des civils, furent tuées. L’usage de ces bombes ouvrait l’ère infernale de la dissuasion nucléaire qui continue de menacer l’humanité dans un monde devenu totalement interdépendant. ICAN France rend aujourd’hui hommage aux victimes japonaises, et à toutes les victimes des armes nucléaires, dont celles des essais français, et renouvelle son engagement à parvenir à l’interdiction et à l’élimination des armes nucléaires.

70 ans après le drame d’Hiroshima, les armes nucléaires ne sont toujours pas interdites et continuent à faire peser sur l’humanité la menace d’une destruction partielle ou complète de notre planète. Les survivants, ainsi que les victimes des plus de 2 000 essais menés par les puissances nucléaires dans le monde, dont la France, continuent de porter en eux les stigmates de la bombe et de les transmettre de génération en génération. L’impact sur l’environnement est aussi clairement visible et documenté.

Depuis 2010, les forums internationaux, une série de conférences internationales diplomatiques, ainsi qu’à l’ONU, ont montré les dangers engendrés par une détonation nucléaire volontaire, accidentelle ou malveillante, et les conséquences humaines et environnementales dans un monde interdépendant. Ceci a permis de faire prendre conscience aux États, de manière nouvelle, l’urgence de combler le vide juridique : les armes nucléaires sont en effet les seules armes de destruction massive à ne pas être interdites. Ainsi, 113 États se sont engagés à prendre des mesures pour commencer des négociations pour combler ce vide et interdire la possession et l’utilisation d’armes nucléaires.

Cet « Engagement humanitaire » reflète la profonde frustration de la majorité d’États non-nucléaires. Pour Beatrice Fihn, directrice de la campagne ICAN : « La question n’est plus de savoir qui possède l’arme ni pour quelle raison. Les pratiques inhumaines telles que la torture, l’esclavage et le fait de menacer des villes et des populations d’une attaque nucléaire ne peuvent tout simplement pas être autorisées ni rester légales. » Les puissances nucléaires refusent de reconnaître la menace que fait peser sur l’humanité l’existence de ces armes et refusent d’honorer leurs obligations en matière de désarmement.

Les négociations récentes avec l’Iran, et les résultats de la conférence d’examen du Traité de non-prolifération nucléaire ont démontré une fois de plus les risques liés à la détention et à la prolifération des armes nucléaires, dans un monde instable ou les puissances nucléaires, et particulièrement les membres du Conseil de Sécurité, ne veulent légitimer l’utilité de ces armes face aux menaces les plus pressantes comme, par exemple, le terrorisme international.

Ces récents développements ont également mis en lumière le refus des puissances nucléaires parties au TNP à mettre en œuvre leurs obligations de désarmement nucléaire.

Pour Jean-Marie Collin, membre du comité de pilotage d’ICAN France : « Alors que la communauté internationale vient de mettre un terme au risque de prolifération avec l’Iran, il est temps d’entamer de réelle négociation sur l’élimination de l’ensemble des armes nucléaires : les dernières armes de destructions massives à ne pas être interdites. Le monde ne saurait demeurer dans ce no man’s land juridique, entre menace d’une destruction massive et équilibre de la terreur. La campagne ICAN appelle le gouvernement français à abandonner une politique archaïque et à agir réellement en faveur du désarmement nucléaire, en soutenant sans plus tarder et activement l’ouverture de négociations en faveur d’un Traité d’interdiction des armes nucléaires. »

70 ans après les catastrophes humanitaires d’Hiroshima et de Nagasaki, les gouvernements ont une opportunité historique d’interdire les armes nucléaires – les seules armes de destruction massive à devoir encore être interdite de façon explicite par un traité international.

Les neuf puissances nucléaires, la Chine, la Corée du Nord, les États-Unis, la France, l’Inde, Israël, le Pakistan, le Royaume-Uni et la Russie possèdent 15 800 armes nucléaires. Un grand nombre d’entre elles sont en état d’alerte et toutes infiniment plus puissantes que Little Boy et Fat Man, les bombes responsables d’Hiroshima et de Nagasaki. En France, un seul des 54 missiles nucléaires de la force aérienne stratégique a une capacité de destruction 20 fois supérieure à la bombe larguée sur Hiroshima.

En France, de nombreuses actions soutenues par la campagne ICAN sont organisées pendant les prochains jours pour se joindre à cet appel. Tous appellent à l’interdiction et à l’élimination des armes nucléaires.