Le corps des femmes n’est pas une marchandise!

Luttons contre l’objétisation sexuelle de l’image des femmes et leur hypersexualisation, dans l’espace public
Communiqué de presse
Inauguration d’un nouveau concept en France, sur la place publique de la ville de Miramas dans les Bouches-du-Rhône « : un Car Wash », inspiré par les shows ultra sexy Américains. Pour la Fête des pères, l’association des commerçants de Miramas «Action Mirasud», et Miranet Auto «Société de Nettoyage Auto à la main» avec le consentement et l’appui logistique de la municipalité nous ont «offert» la 1ère édition d’un show sexy et érotique, sous l’appelation d’un Car Wash. Pour tout achat chez les commerçants, un ticket de tombola était remis aux papas afin qu’ils puissent participer à un tirage au sort sur la place de l’église. Tout au long de la journée sur cette place le samedi 14 juin, principalement des jeunes femmes, réalisaient des shows en «mini short et soutien gorge triangle», utilisant leur corps pour laver la carrosserie des voitures de luxes, tout ceci dans des poses lascives et érotiques, pendant que des jeunes hommes musclés torse nu les arrosaient. Simulacres d’orgasmes et d’éjaculations plutôt que réel nettoyage auto, tout ceci s’est déroulé à la vue des passants, dont la majorité étaient des jeunes hommes, des adolescents et des enfants. Miranet auto, dont la publicité était présente sur les t-shirt des femmes, a doté l’évenement du plus gros lot (708 euros) à utiliser au sein de son établissement pour faire laver son véhicule.

Femmes Solidaires ne peut que s’insurger face à ce spectacle dégradant et s’indigne du choix de cette «animation» où la dignité, l’image et le corps des femmes bafouées sont exploités pour mener à bien une opération de communication qui a pour but d’augmenter les ventes des commerçants de Miramas «Action Mirasud».

Le corps des femmes n’est pas une marchandise!
Nous dénonçons l’utilisation du corps humain à des fins commerciales, ceci dans l’espace public et les conséquences de l’ érotisation de la violence et banalisation de la sexualité» que ces images peuvent avoir notamment sur le très jeune public. Nous devons nous inquiéter de ces dérives sociales, qui encouragent l’hypersexualisation des filles et l’influence de la pornographie sur les comportements entre des jeunes filles et garçons. Différents protagonistes comme les entreprises et et les médias qui véhiculent ces évènements en tirent profit. L’ omniprésence de l’érotisation des femmes dans la sphère de l’espace public constitue une violence systémique. Une violence symbolique par la transmission de stéréotypes du genre femme-objet et homme-dominateur, une violence sociale engendrée par la banalisation et la pornographisation de l’univers médiatique, une violence économique par la glorification de l’acte de consommer et la pression sur les plus jeunes.
Femmes Solidaires, mouvement féministe, reconnu d’éducation Populaire, défend les valeurs de liberté et agit pour faire reculer toutes les formes de discriminations et de domination «sexistes», et lutte au quotidien contre toutes les violences faites aux femmes. Sur la commune de Miramas, Femmes solidaires intervient, auprès des jeunes publics. Cet événement va à l’encontre du travail effectué tout au long de l’année.
Nous déplorons l’augmentation de la tolérance des autorités publiques, et plus particulièrement la municipalité de Miramas qui consent, appuie et laisse banaliser la pornographie et le sexe-marchandise sur sa commune.

Femmes Solidaires condamne fermement cet évènement et interpelle les différents protagonistes afin d’interdire toute réédition d’un tel évènement sur la commune de Miramas ou ailleurs.