Femmes Solidaires se réjouit qu’à l’occasion d’Octobre rose la santé des femmes soit mise en avant notamment à travers la lutte contre le cancer du sein.
Cette campagne est l’occasion de rappeler à chaque femme âgée de 50 à 74 ans qu’elle peut agir pour sa santé, toute l’année, en participant au dépistage du cancer du sein (33% des cancers féminins). Il est donc conseillé à toutes les femmes d’avoir un suivi gynécologique auprès d’un médecin ou d’une sage-femme dès l’âge de 25 ans et d’adopter une autosurveillance régulière afin de veiller à leur santé. Ce dépistage est 100% pris en charge et doit être fait tous les deux ans.
Toutefois, le ruban rose qui nous unit toutes et tous, ne doit pas masquer la réalité que vivent de nombreuses femmes sur notre territoire, à savoir des difficultés croissantes d’accès au système de santé et aux soins.
La fermeture d’établissements de santé de proximité crée des déserts médicaux sur l’ensemble du territoire – dans les départements ruraux comme dans les zones péri-urbaines et urbaines. Dans les territoires ultramarins, la pénurie de médecins s’aggrave, en particulier à Mayotte. La situation est encore plus dégradée puisque 66,8% des patientes vivent dans un désert médical, et près de neuf femmes sur dix (85,8%) résident dans une commune présentant un accès compliqué à un praticien respectant le tarif de base de la Sécurité sociale.
La combinaison accès à un gynécologue à moins de 45 minutes de leur domicile, et coût de leurs déplacements (temps, augmentation du prix des carburants ou des tickets de transports en commun) explique le renoncement au dépistage et aux soins pour de nombreuses femmes. De plus, certaines femmes n’ont pas le permis de conduire et/ou ne peuvent pas conduire (femmes âgées ou en situation de handicap par exemple).
Même dans une campagne de dépistage en contexte de gratuité, le recul du service public de santé constitue une inégalité territoriale et perpétue une inégalité vis-à-vis des plus pauvres et des plus précaires dont la majorité sont des femmes. Nombre d’entre elles n’ont pas les moyens de bénéficier par exemple de soins de prévention telle que la mammographie quand celle-ci n’est possible que dans un établissement privé.
En France, la santé des femmes ne devrait pas dépendre du lieu où elles vivent, ni des moyens financiers dont elles disposent ! Tant qu’il restera une femme à sauver, il faudra encore progresser pour comprendre, prévenir, guérir, accompagner.
Femmes Solidaires exige du gouvernement une politique publique de santé vraiment égalitaire et de réels moyens budgétaires afin de mettre un terme à la fracture sanitaire et géographique pour sauver notre système de santé.
C’est un véritable enjeu de santé publique.