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Pas d’état d’âme, pour les Femmes solidaires Marine Le Pen, c’est NON !

La situation dans laquelle se trouve notre pays n’est pas inédite. Malheureusement, pour la troisième fois, l’extrême droite est aux portes du pouvoir. La situation n’est pas inédite mais elle est singulière car jamais Marine Le Pen n’a été aussi près de gagner, notamment parce que les citoyen.ne.s, et particulièrement les femmes, ont le sentiment que le gouvernement est sourd à leurs difficultés. En effet, le Président a sous-estimé la colère dans notre pays et en particulier celle des femmes.

Pour notre mouvement Femmes solidaires, issu des comités féminins de la Resistance, inspiré par de grandes résistantes qui ont donné leur vie dans la lutte contre le fascisme, telles Bertie Albrecht ou Danielle Casanova, il ne peut cependant y avoir ni état d’âme, ni ambiguïté : nous devons battre l’extrême droite dans ce second tour de l’élection présidentielle et au-delà. Chacune reconnaît que la situation des femmes ne s’est pas améliorée. Elles ont été souvent précarisées par le temps partiel imposé, tenant à bout de bras leur famille monoparentale, connaissant encore trop d’obstacles pour sortir des violences. Le bilan de l’actuel président n’est pas vraiment à la hauteur des difficultés des plus vulnérables d’entre elles. Pouvoir d’achat, retraites ou encore système de santé dégradé, les réformes engagées ont rendu la vie des femmes de plus en plus difficile.

Cependant, avec Marine Le Pen, ce serait pire. Il ne suffit pas d’être une femme pour être féministe ou même pour respecter les droits fondamentaux des femmes. Dans ce mandat, dans la pluralité de nos opinions et de nos positions, nous avons participé au Grenelle et fait avancer les lois, entre autres en matière d’allongement du délai d’IVG ou des droits des familles homoparentales. A chaque fois que nous le pouvions, nous nous sommes mobilisées. Marine Le Pen saccagerait toutes ces avancées parce que sa politique n’a rien de féministe, c’est une politique ultra réactionnaire et identitaire.

Depuis plusieurs années, et particulièrement ces dernières semaines, Marine Le Pen a opéré un chantier de dédiabolisation pour paraître plus fréquentable, plus présentable aux yeux des citoyen.ne.s de notre pays et notamment des femmes en précarité. C’est une fiction, une illusion. Ne nous trompons pas : l’extrême droite française ne change pas, elle est la même, caractérisée par la haine de l’étranger et la réduction des libertés.

Enfin, la guerre fait rage en Europe. Demandons-nous simplement ce que produirait comme effet une présidente fasciste alliée avec la Hongrie et la Pologne ? Que ferait une présidente qui n’a jamais caché ses liens idéologiques et économiques avec Poutine ? Verrions nous une extension généralisée de ce conflit ? Que ferait Marine Le Pen si elle devait gérer l’accueil des familles ukrainiennes dans notre pays alors que tout dans son programme concourt à fermer les portes de la France aux migrant.e.s même les plus en danger dans leur pays ? Ce règne de Marine Le Pen serait celui de l’autoritarisme sans limite, des libertés supprimées, de la violence d’Etat.

Il y a fort à parier que notre association serait dans les premières à subir les foudres des fascistes, nous qui les avons toujours combattus. De toute façon, quel sens y aurait-il pour notre association à dialoguer avec un Etat d’extrême droite ? Ce serait inconcevable pour les Femmes solidaires. Nous ne pouvons nous résoudre à renvoyer dos à dos les deux candidat.e.s dimanche prochain. Ce n’est pas responsable et tout ne se vaut pas.

Femmes solidaires appelle à faire barrage au Rassemblement national pour ne pas avoir à supporter un quinquennat fasciste en France. Pour cela, il faut voter en utilisant le bulletin de son adversaire car, nous le rappelons, les bulletins blancs ou nuls ne seront pas comptabilisés et donc feront mécaniquement monter le score de Marine Le Pen.

Enfin, comme nous l’avons toujours fait au lendemain du second tour, nous nous mobiliserons aux cotés des femmes de notre pays et pèserons de tout notre poids dans le débat démocratique pour qu’elles obtiennent de nouveaux droits, une vie meilleure et plus digne.

Contact : 01.40.01.90.90