Réseau international féministe et laïque – RIFL
Femmes solidaires est porteuse depuis des décennies de nombreux soutiens à des associations de femmes à travers le monde. Pour une plus juste répartition des richesses, nous soutenons des femmes et permettons le développement de projets qui changent concrètement leur vie. Cette dynamique doit continuer, elle répond à une demande et tant que des femmes nous solliciterons, nous avons la responsabilité de leur répondre favorablement.
Parallèlement, une lame de fond se répand sur tous nos pays pour mettre à mal l’aspiration à l’émancipation des femmes. A l’ONU, nous pouvons vérifier à chaque conférence sur le statut des femmes auxquelles nous assistons, des clivages importants entre les pays et aussi à travers les composantes de la société civile de ces pays. Les projets de société s’opposent parfois dans la violence et les femmes ont des difficultés croissantes à sortir de leur position de dominées pour acquérir de nouveaux droits et la place qui devrait être la leur.
Les récents soulèvements dans les pays du printemps arabes ou les espoirs de remise en cause des dictatures comme en Asie ou dans certains pays du continent africain n’entrainent pas de changement pour les femmes qui continuent d’être sous le joug de la domination masculine.
Femmes solidaires est claire sur les valeurs qu’elle défend dans les instances internationales ou elle se rend, dans les pays où elle intervient comme dans nos villes et nos quartiers. Nous agissons pour l’égalité des droits, la mixité, l’éducation non sexiste et la laïcité. Nous considérons que cette dernière valeur pour laquelle des femmes et des hommes se sont mobilisés pour qu’elle soit adoptée comme mesure législative en 1905, puis inscrite dans notre Constitution en 1949, n’est pas une « spécificité franco-française ». D’autre part, Femmes solidaires mène un combat contre le relativisme culturel et le multiculturalisme leur objectant l’universalité des droits humains et donc des droits des femmes ainsi que l’inter-culturalité.
Dans tous les pays où nous avons des contacts de femmes ou d’associations (ONG) qui défendent ces mêmes valeurs, nous devons nous SOUTENIR les unes, les autres. C’est donc pour créer parallèlement à nos actions de solidarité un réseau d’actions et de réflexions pour ce projet féministe mondial. Dans ce front féministe et laïque, nous appelons les femmes de la planète en accord avec ces valeurs à nous rejoindre.
Les associations fondatrices de se réseau sont actives sur plusieurs continents, dans plusieurs pays Inde, Mauritanie, Corne de l’Afrique, Pérou, Québec, France, Suède, Algérie, Maroc.
Contact : RIFL@orange.fr
Associations fondatrices du RIFL
Inde – “All India Women’s Conference”
All India Women’s Conference est l’une des plus anciennes associations de femmes en Inde : elle a été fondée en 1927. Elle traite de questions variées autour de la situation économique et sociale des femmes.
Elle dispose de maisons où les femmes en détresse peuvent rester pour des périodes courtes, le temps pour elles de recevoir une formation leur permettant d’être autonomes financièrement et un soutien psychologique leur est offert. Elle gère également un centre dédié qui conseille les familles et une ligne téléphonique d’aide 24h/24. Elle dispense par ailleurs des conseils juridiques aux femmes les nécessitant.
Les femmes que l’association aide viennent de toute l’Inde, de milieux socio-économiques très divers, ont des religions différentes. Les femmes qui ont été abandonnées, qui sont en situation de conflits conjugaux, ou ont été victimes d’abus physiques et/ou émotionnels sont aidées dans leur démarche pour retrouver leur estime d’elles-mêmes et leur dignité, le tout dans une optique d’émancipation des femmes.
Mauritanie – « El Karamat »
El Karamat est une organisation non gouvernementale, apolitique et à but non lucratif. Elle ambitionne de contribuer à la promotion et à la protection des droits des femmes et des enfants de Mauritanie. Elle mène des actions pour promouvoir un développement durable pour ces femmes.
Elle cible notamment les zones de concentration des populations souffrant des séquelles de l’esclavage, en particulier les personnes âgées, incapables de travailler ou d’émigrer ainsi que les femmes et les enfants. Elle s’attache en particulier à la lutte contre l’excision (et toutes les formes de mutilations sexuelles) et le gavage des petites filles. En effet, traditionnellement, les femmes obèses sont valorisées par la société : le fait de gaver les petites filles (dès l’âge de 5 ans !) permet aux parents de les marier dès l’âge de 12-13 ans (même si la loi exige un âge minimum de 18 ans pour se marier.) Bien qu’enfant, leur poids excessif leur donne une corpulence de femme, et cette corpulence est sensée traduire l’opulence de sa famille… Elles sont généralement non-scolarisées et maintenues en inactivité pour accroître encore leur poids. Cette pratique a des conséquences dramatiques sur la santé des petites filles tout au long de leur vie, et réduit considérablement leurs perspectives d’émancipation : elles ont, pour certaines, de grandes difficultés à se mouvoir…
Karamat lutte contre cette pratique et on constate aujourd’hui qu’elle recule légèrement dans le pays.
Pérou – « Movimiento de las Hijas del Pueblo – Ventura Ccamalaqui »
En tant qu’association, Ventura CCamalaqui travaille avec les femmes ouvrières, paysannes, intellectuelles, étudiantes, femmes au foyer, femmes des quartiers pauvres etc. dans quelques villes du Pérou, et est sur le point de le faire sur tout le territoire national. L’association a pour objectif d’unir les femmes dans la lutte pour la défense, conquête et reconquête de leurs droits, pour lequel elle tâche de mettre en place un travail d’élévation de la conscience politique. Ventura Ccamalaqui avance en mobilisant et en organisant ces femmes.
Sa lutte, structurée autour des droits économiques et sociaux des femmes, est globale. L’émancipation des femmes et leur acquisition de droits fondamentaux sont des objectifs cruciaux pour l’association. Elle part du principe que l’union fait la force : les organisations au Pérou sont souvent regroupées par secteurs professionnels, quand l’association milite pour qu’une organisation de femmes inter-sectorielle puisse voir le jour.
Récemment, en octobre 2013, Ventura Ccalamaqui a participé, dans cet objectif, à la réunion nationale “Les femmes qui construisent”, un événement qui a été organisé par le Comité Organisateur pour la Fédération National des Femmes, dont l’activité gagne à chaque fois toujours plus d’importance.
Suède – The Network against Honor-Related Violence
Maroc – Association Marocaine des Femmes Progressistes
L’Association Marocaine des femmes Progressistes AMFP s’est constituée le 25 novembre 1992 par l’initiative d’un groupe de femmes militantes défendant les droits de femmes.
L’AMFP œuvre pour l’instauration d’une véritable égalité entre femmes et hommes dans tous les domaines et sans réserve de ce fait.
L’association lutte sur plusieurs fronts : elle considère que les droits fondamentaux ne sont obtenus que dans le cadre d’une société où la démocratie politique, économique, sociale et culturelle est en place, et c’est pourquoi elle milite pour une véritable démocratie. Très engagée sur la question de la laïcité, l’AMFP l’est aussi sur la question de la solidarité.
L’AMFP considère que le combat pour imposer l’égalité a une dimension mondiale et qu’il s’agit de mener en association avec tous les opprimés, exploités et partisans de la dignité, de la liberté, de l’égalité, et de la justice sociale. De ce fait elle a participé à plusieurs congrès et séminaires en la matière à l’échelon national et international
L’Association œuvre pour l’égalité, le respect de tous et pour la protection et la promotion des droits des femmes.
Algérie – Association des Femmes Laïques d’Algérie
L’association féministe laïque AMEL ALGERIE est un collectif récemment crée (depuis moins de deux ans.) C’est une association qui se veut à caractère politique mais non partisane. Elle s’inscrit dans un projet de société moderne, ouverte à la civilisation universelle et laïque !
AMEL est le prénom d’une jeune fille de 21 ans assassinée par les islamistes parce qu’elle refusait de porter le voile. Son prénom sur leur cigle est un hommage à toutes les femmes assassinées, violées par les islamistes, car considérées comme butin de guerre. Il signifie aussi l’espoir, que l’association porte pour l’aboutissement d’une société égalitaire!
Le caractère politique de l’association fait que ses membres sont présentes dans tous les combats qu’elles considèrent justes pour la construction d’un état de droit, une république réellement démocratique, sociale et laïque. Cela passe essentiellement par l’abrogation de l’article 2 de la constitution qui fait de l’Islam la religion d’Etat et justifie le code de la famille qui fait de la femme algérienne une mineure à vie et la moitié de son frère (pour ce qui concerne l’héritage.)
L’association est formée par des militantes de divers horizons, partis politiques de gauche, syndicats etc. La priorité de l’association est le lancement d’un réseau d’éducation populaire avec la contribution d’autres associations amies sur le terrain.
Kurdistan – La Fondation Internationale des Femmes Libres
La Fondation Internationale des Femmes Libres a été fondée le 9 mars 2001 à Amsterdam par des femmes Kurdes et Européennes. En créant cette Fondation, ses membres ont voulu contribuer à l’élaboration de solutions sur le plan théorique comme sur le plan pratique pour en finir avec le système patriarcal qui règne dans tous les domaines de la société . La question de la libération des femmes étant universelle, la fondation a choisi d’œuvrer à des solutions communes et solidaires. Ses membres veulent être les architectes d’un nouveau système démocratique où les femmes auront un rôle égal à celui des hommes dans tous les domaines de la vie.
Cette stratégie consiste à offrir aux femmes l’accès à l’éducation et à la connaissance au niveau social, économique, politique, scientifique et artistique. Dans cet esprit, les membres de la Fondation se sont appuyées sur des thématiques cruciales telles que la violence à l’égard des femmes, aussi bien au niveau psychologique, institutionnel que domestique. Elles ont d’ores et déjà développé plusieurs activités et projets sur cette question.
La Fondation a été partenaire et signataire de nombreuses campagnes organisées par le Mouvement des Femmes Kurdes contre les discriminations et le sexisme social. Ces campagnes ont pour but principal de renforcer la mobilisation des femmes, d’établir des assemblés et des associations de femmes, de construire des plateformes communes dans différents pays en partenariat avec des associations locales afin d’œuvrer à des campagnes parallèles contre la discrimination du genre. Les buts sociaux politiques de ces campagnes visent à augmenter la lutte des Femmes et de la société face aux structures, aux autorités et formes de violence opprimantes.
Les Femmes de la Corne de l’Afrique
Pour des raisons de sécurité, nous ne sommes pas en mesure de diffuser les informations relatives à ces associations.
France – Femmes Solidaires
Soutiens :
Djemila BENHABIB et Chahla CHAFIQ sont les deux marraines du Réseau International Féministe et Laïque.
Djemila BENHABIB est une journaliste et militante politique québécoise. Ses travaux sur la laïcité lui ont valu une reconnaissance internationale. Elle a obtenu le Prix International de la laïcité en 2012, et a été finaliste du Prix Simone de Beauvoir en 2013, elle reçoit le Prix Humaniste 2014 des mains de la Fondation humaniste du Québec et de l’Association humaniste du Québec. Elle a notamment écrit Ma vie à contre-Coran et Les soldats d’Allah à l’assaut de l’Occident, ou encore Des femmes au printemps.
Chahla CHAFIQ est écrivaine et sociologue. Elle est l’autrice de divers ouvrages qui analysent la dimension totalitaire de l’islamisme en tant qu’idéologisation de l’islam. Elle a reçu le Prix Le Monde de la recherche universitaire pour son essai Islam politique, sexe et genre. Elle écrit aussi des textes littéraires : Chemins et brouillard, un recueil de nouvelles paru chez Métropolis (2005) et Demande au miroir, un roman paru chez L’Âge d’homme (2015). Son dernier essai s’intitule Le rendez-vous iranien de Simone de Beauvoir (janvier 219, éditions iXe).